La Reine
On n'avait jamais su de quel pays qu'a v'nait
Ni même l'âge qu'a l'avait ou comment qu'a s'appelait
Mais tout l'monde la surnommait La Reine
Dans l'bout d'la rue Ste-Catherine et d'la Main
A' s'promenait dans l'quartier depuis au moins dix ans
Côtoyant les putains et les itinérants
Mais quand on entendait son accent
On s'doutait qu'à v'nait pas du Lac St-Jean
Chaque soir elle prenait sous son aile
Des clochards et des junkies de fond de ruelles
Comme un ange-gardien venu du ciel
Qui serait atterri dans les poubelles
La nuit a'ec son pick-up elle faisait sa tournée
Distribuant des toasts et un peu de café
Pour donner un p'tit brin de chaleur
À ceux qui ont l'hiver dret dans le coeur
Pour les écorchés vifs elle inspirait la paix
Sa seule présence était comme un baume sur leurs plaies
Son regard était une lanterne
Pour les naufragés des sombres tavernes
Chaque soir elle prenait sous son aile
Des clochards et les junkies de fond de ruelles
Comme un ange-gardien venu du ciel
Qui serait atterri dans les poubelles
Selon c'que dit Paulo un chauffeur de taxi
Elle aurait fui la guerre pour immigrer ici
Y'a de ca une couple de décennies
Quand y'ont tué son p'tit gars pis son mari
Et c'qu'elle aurait trouvé pour s'accrocher à'vie
C'est d's'occuper des pauvres et des plus démunis
Au lieu d'vivre triste éternellement
Elle avait maintenant des centaines d'enfants
Chaque soir elle prenait sous son aile
Des clochards et des junkies de fond de ruelles
Comme un ange-gardien venu du ciel
Qui serait atterri dans les poubelles
Ça s'est passé hier dans nuit du douze au treize
En sortant d'son pick-up a' eu comme un malaise
Près d'chez elle au métro Du Collège
On l'a retrouvée morte dans un banc d'neige
On n'aura jamais su de quel pays qu'à v'nait
Ni même l'âge qu'a l'avait ou comment qu'a s'appelait
Mais c'matin les gens pleuraient la Reine
Dans l'bout d'la rue Ste-Catherine et d'la Main
Mais au moins elle a repris ses ailes
Pour partir vers un monde un peu moins cruel
Et même si elle croyait pas en Dieu
C'est sûr qu'elle vole quecq'part où l'ciel est bleu
8 Secondes
Toutes les huits secondes
Un enfant crève au tiers-monde
Parce qu'y a pas accès à l'eau
Et on dit qu'dans son pays chaud
C'est l'soleil qui assèche les ruisseaux
Quand on sait qu'une toute petite fraction
De tous ces budgets militaires à la con
Pourraient abreuver les humains
Leur assurer un lendemain
Mais l'Occident s'en lave encore les mains
Alors que toutes les huit secondes
Se génèrent des profits immondes
Chez les grandes multinationales
Qui croient que l'droit fondamental
D'accès à l'eau doit devenir commercial
Aujourd'hui la source est cotée en bourse
Et on se calice ben d'la ressource
On nous dit qu'c'est inépuisable
Pas besoin de gestion viable
Y'a un signe de piastre au bout de l'eau potable
Pendant qu'les rivières coulent à flots
Certains font de l'argent comme de l'eau
Sans se soucier des écosystèmes
C'est ben plate à dire mais ça a l'air
Qu'c'est ça l'noeud du problème!
Hey!
Toutes les huit secondes
Un nouveau cancer qui nous ronge
Eau qui devient marchandise
De l'aqueducs qu'on privatise
Et gouvernements complices qui improvisent
À Montréal dans les souterrains
Ils pompent l'eau qui nous appartient
Payent des peanuts pour le produit
Et comme ils ont le monopole
Font plus de profits qu'les compagnies d'pétrole
Toutes les huit secondes
Je ressens un peu plus de honte
Face à cette surexploitation
Et à cette triste destruction
D'la nature pour la consommation
On nous met d'vant les faits accomplis
Ils jouent la terre au Monopoly
Quand ils se s'ront approprié
Les nuages, les oiseaux, les glaciers
P't'être qu'y en auront assez
Pendant qu'les rivières coulent à flots
Certains font de l'argent comme de l'eau
Sans se soucier des écosystèmes
C'est ben plate à dire mais ça a l'air
Qu'c'est ça l'noeud du problème!
Hey!
Quand il ne restera que huit secondes
Avant la fin de ce monde
On r'pensera au genre humain
Qui à cause de l'appât du gain
Aura amené la planète au bord du ravin
Quand il restera que huit secondes...
Hey!
Toutes les huit secondes
Encore plus de colère qui monte
Quand je vois mon grand pays d'eau
Être mis à sac par des salauds
Qui s'foutent d'la vie assis dans leur tour à bureau
Dans ce Québec de forêts et d'or bleu
Ces richesses doivent devenir des enjeux
Bottons les fesses des décideurs
Et devenons des précurseurs
Citoyens! L'avenir commence astheure!!
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